Marguerite s’immergea très tôt dans la culture vigneronne en conduisant son père, élu président de la cave coopérative de Fleurie en 1932, aux différentes réunions auxquelles il devait se rendre. C’est tout naturellement qu’elle lui promit de prendre en main les destinées de la cave à sa mort.
Elle lui succéda en 1946. La guerre était finie, la coopération était en plein essor. Très compétente, Marguerite travailla pendant près de 40 ans sans jamais faillir, au développement de la structure dont elle assumait la responsabilité. Première et seule femme présidente de cave coopérative en France, sa forte personnalité lui permettait d’imposer ses idées dans un milieu essentiellement masculin.
Affirmant ses convictions avec franc-parler, elle montrait beaucoup de ténacité et de pugnacité lorsqu’elle pensait être sur la bonne voie, et
particulièrement lorsqu’il s’agissait de défendre le Fleurie, portant très haut et très loin la renommée du Cru.
En 1975, elle reçut la médaille de la Légion d’Honneur, témoignant de la reconnaissance de la patrie beaujolaise. Lorsqu’elle mourut en 1992, c’est avec beaucoup de tristesse que le monde viticole suivit son enterrement.
Après 3 ans passées à l’école hôtelière et 5 ans en Angleterre, Chantal Chagny fit l’acquisition en 1968 du Cep à Fleurie. Gérard Cortembert, dont elle avait reconnu le talent de cuisinier, la rejoignit quelques années plus tard dans cette aventure.
Dans les années 80, après avoir obtenu 2 étoiles au Guide Michelin, stars du cinéma et hommes politiques se bousculaient pour venir découvrir cette table de Fleurie. Après la mort de Gérard en 1990, Chantal décida de rompre avec le culte des étoiles. Elle en conserva une, et composa une cuisine portée par la sublimation des produits locaux.
Elle bénéficia de la reconnaissance du New York Times, et fit l’admiration de Périco Légasse. Sa cave était constituée de quelques-uns des plus prestigieux vins du Beaujolais.